Traductrice : Moonkissed
Alors que je levais à peine mes paupières, lourdes comme une motte de boue, je vis un plafond gris foncé.
‘Gris ? Pas blanc ?’
Je pensais qu’en ouvrant les yeux, je verrais le plafond de l’hôpital. Pour quelqu’un qui s’était effondré, où d’autre pouvait-il se trouver en ouvrant les yeux si ce n’est dans un hôpital ? Cependant, c’était loin du plafond blanc d’un hôpital.
Lorsque je tournai la tête, un espace meublé de meubles aux tons gris s’étendait devant moi. La vérité inquiétante était que j’avais déjà été dans cet endroit.
Oui, l’endroit où j’avais été confronté pendant longtemps à un éclat de verre.
« Bonjour, hyung. Tu es réveillé ? »
‘Ah, c’est fou. Tu m’as fait peur.’
Quand j’ai tourné la tête de l’autre côté, Jay était assis là. Avec son visage émacié et complètement immobile, j’ai cru que c’était un fantôme.
« … C’est ta maison ? »
« Alors, c’est la maison de hyung ? »
Je ne comprenais pas pourquoi il tournait les choses de cette façon au lieu de répondre simplement. Était-il de mauvaise humeur ?
« Tu ne m’as pas emmené à l’hôpital et tu m’as plutôt amené chez toi ? »
« Bien sûr que je suis allé à l’hôpital. Je ne suis pas médecin, alors je devais savoir quel était le problème. S’est-il effondré parce qu’il a été frappé, ou parce qu’il était fatigué, ou parce qu’il était malade ? Comme ce M. Tu-Sais-Qui n’a rien dit, j’ai pensé que je devais consulter un professionnel. »
« Vraiment ? Qu’a dit le médecin ? »
« Des douleurs corporelles, du surmenage, des crampes d’estomac dues au stress. Et le médecin a dit que tu étais mal nourri. Tu as reçu une perfusion. »
‘Oh.’
C’était similaire à l’estimation approximative que j’avais faite lorsque je m’étais effondré. Heureusement, ce n’était pas une commotion cérébrale. Il semblait que Jay m’avait bien rattrapé lorsque je m’étais effondré.
« J’étais toujours inconscient. Comment as-tu réussi à me sortir de là en toute sécurité ? »
« Tu ne te souviens pas ? Tu étais allongé aux urgences, puis tu as soudainement bondi et dit que tu voulais rentrer chez toi. Le médecin était terrifié. Bien sûr, moi aussi. »
Je ne me souvenais de rien de ce qui s’était passé aux urgences. Cependant, comme ils ne voulaient pas renvoyer de l’hôpital quelqu’un qui n’avait pas repris ses esprits, il semblait que les paroles de Jay étaient vraies.
« Tu ne te souvenais même pas où se trouvait ta maison, mais tu as insisté, alors je t’ai attaché solidement avec un manteau et je t’ai amené chez moi. Mais devine quoi ? Quand nous sommes arrivés chez moi, tu t’es effondré et tu t’es endormi. »
« … Tu as travaillé dur. Merci. »
J’avais causé un tel désagrément ?
J’étais méfiant, mais je ne voulais pas faire remarquer ceci ou cela devant quelqu’un qui avait travaillé dur pour moi, car cela l’aurait fait exploser. Alors, je me suis contenté de le remercier.
« Et les membres de ma deuxième équipe de mission ? Ils ont dû être vraiment surpris. »
« Ils s’entraînent bien sous la direction du stagiaire Woo Kangwon. Ils s’inquiètent pour toi, mais ils font ce qu’ils ont à faire. Ce Japonais, malgré son apparence, a un cœur vraiment délicat. J’ai eu du mal à le convaincre d’arrêter de s’accrocher et de pleurer pour me suivre. »
‘Ah.’
Je m’en souvenais vaguement.
« Leada, tu vas bien ? Tu t’es fait mal à cause de moi ? »
« Seungbeom-ah, ne t’inquiète pas. Nous allons nous préparer autant que possible. Tu dois bien récupérer et revenir. »
« La personne que tu portes en ce moment, c’est Han Seungbeom ? »
Je me souviens que les autres stagiaires me tenaient et s’inquiétaient pour moi pendant que je me faisais porter sur le dos de Jay. Zen semblait se sentir plus coupable que prévu, et Woo Kangwon semblait agir de manière mature à première vue, mais je pouvais sentir son anxiété. Quant au dernier type, je ne savais pas qui c’était.
Bref, cela signifiait que je devais rentrer et régler les choses le plus rapidement possible.
« D’accord, alors je devrais rentrer rapidement. »
« C’est possible ? » me demanda Jay en souriant.
Était-ce un défi ou une simple question ? Je ne pouvais pas savoir ce qu’il pensait parce qu’il souriait.
« …… »
« Y a-t-il autre chose qui t’intrigue ? »
Alors que je le fixais comme si je venais de mordre quelque chose, Jay me demanda d’un ton doux.
‘Est-ce que c’est juste mon imagination ?’
Il était étrangement gentil. Le type qui avait semblé prêt à tuer quelqu’un jusqu’au moment où je me suis effondré est soudainement devenu gentil, et cela m’a rendu encore plus mal à l’aise.
« Et Frick ? »
« Eh bien, je suppose qu’il est probablement en train de pleurer et de laver le sol en ce moment ? »
« Arrête de plaisanter. »
« Je suis sérieux. Je lui ai dit de nettoyer la salle de répétition et de se préparer mentalement. »
« …Vraiment ? »
J’imaginais Frick assis là, pathétiquement, en train de laver le sol. Je me demandais pourquoi ce genre de crétin se faisait toujours prendre par quelqu’un comme Jay.
« Question suivante ? »
« Tu t’es assuré de prendre la carte SD, n’est-ce pas ? »
« Ouais, bien sûr. »
Jay sortit la carte SD de sa poche et me la lança au visage. Elle fit un grand bruit sourd en frappant ma joue, puis tomba faiblement dans ma main.
« Aïe. »
« Parce que mon hyung tremblait et m’a dit de prendre la carte SD. J’ai honnêtement cru pendant un moment que tu étais mon manager, pas un apprenti idole. Ta vie est en jeu, et pourtant tu t’inquiètes que je sois pris avec une faiblesse. J’ai raison ? »
La faiblesse de Jay ?
Il semblait être sous le coup d’une sorte d’illusion. Il semblait penser que j’essayais de cacher ce qu’il avait dit à Frick, mais malheureusement, ce n’était pas mon but.
Bien sûr, cela m’inquiétait aussi.
« Ce sale gosse mal élevé jette des objets au visage de son hyung. Mec, je t’ai élevé depuis que tu étais un poussin et j’ai traversé la puberté avec toi, comment peux-tu me traiter ainsi ? Toutes ces années passées à t’élever n’ont servi à rien. »
« Question suivante. »
« Suivante ? »
Je n’avais plus de questions. Je ne comprenais pas pourquoi il n’arrêtait pas de me demander de poser quelque chose.
Je secouai la tête en fronçant les sourcils.
« As-tu obtenu des réponses à toutes tes questions ? Si oui, alors arrêtons le programme. »
Jay, qui avait souri tout le temps, dit soudain quelque chose de choquant sur un ton calme. Comparé à son expression et à son ton doux, le contenu de ses paroles était si extrême que ma tête se vida un instant.
‘Qu’est-ce qui ne va pas chez lui encore ?’
« … As-tu pris tes médicaments ? »
J’ai commencé à soupçonner qu’il avait de nouveau un problème mental. Par coïncidence, cela me semblait encore plus probable car cet endroit correspondait exactement à celui où il avait fait une scène la dernière fois.
Dès qu’il a entendu la question de savoir s’il avait pris ses médicaments, le type s’est renfrogné, puis a forcé un sourire en haussant les sourcils. Comme prévu, tout ce sourire joyeux n’était qu’une comédie.
« Bien sûr, hyung. Je suis parfaitement normal en ce moment. Le seul qui ne l’est pas ici, c’est toi, hyung. Est-ce que quelqu’un qui ne dort pas, ne mange pas et s’effondre à cause du travail est normal ? Je ne pense même pas que cette personne soit humaine. »
« …… »
‘Non, mais ce type, la façon dont il parle à son hyung empire.’
J’avais envie de lui donner une tape dans le dos, mais je lui dois beaucoup aujourd’hui, alors je vais me retenir.
« D’abord, calme-toi. Je pense que tu es juste fatigué et que tes pensées deviennent trop extrêmes. Ce n’est pas quelque chose auquel il faut réagir avec autant de sensibilité. »
« Non ? Ça ne va pas marcher. Quitte le programme tout de suite. Et repose-toi. J’ai été idiot de penser que tout allait bien juste parce que tu te promenais bien après avoir vécu une telle chose et être mort. »
‘Pourquoi est-il comme ça ?’
J’ai posé mon menton et réfléchi attentivement, me demandant pourquoi diable il agissait ainsi. Il devait y avoir un problème pour qu’il agisse de cette façon.
Et puis, j’en suis arrivé à une conclusion.
« Tu boudes ? »
Ce coquin, il semblait bouder parce qu’il pensait que je planifiais toutes sortes de choses sans l’impliquer.
Pensant ainsi, je lui demandai avec un sourire narquois, et une veine lui sauta au front.
« Je ne boude pas. »
« Si ce n’est pas bouder, alors qu’est-ce que c’est ? »
« Je déteste quand quelqu’un qui a fait quelque chose de mal rejette ma colère légitime avec un mot idiot comme « bouder » sans vraiment réfléchir à ses actes. Tu comprends ce que je veux dire ? »
« … D’accord. J’ai compris. »
S’il ne voulait pas, il aurait dû simplement dire non. Pourquoi avait-il besoin de prendre un air si sérieux et de dire quelque chose d’aussi long ?
Quoi qu’il en soit, je devais retourner au Lucky Center au plus vite, alors je me suis précipité pour me lever.
« Tu te fous de moi. Je t’ai déjà dit que tu ne pouvais pas y aller ? »
Mais avant que je puisse me lever, il a posé sa paume sur mon front, m’arrêtant.
« Après avoir été traité comme ça, tu vas juste t’en aller et retourner filmer ? Je ne peux pas laisser faire ça. »
« Qu’est-ce que c’est que ces bêtises ? Ai-je l’air de quelqu’un qui va rester assis à souffrir ? Il est enfin temps de récolter les graines que j’ai plantées, mais maintenant tu m’en empêches. »
« Non, du moins pas avant que ces ecchymoses ne soient guéries. »
Apparemment, je n’avais pas bien expliqué que les ecchymoses n’étaient pas dues à Frick. Il semblait penser que j’étais dans une situation très difficile que je ne pouvais pas gérer.
Mais la situation était trop urgente pour gérer ces malentendus maintenant.
Dans ce genre de situation, la méthode la plus efficace était de « devenir sérieux » aussi.
Ce gamin, que je grondais souvent depuis son plus jeune âge, se rétractait immédiatement dès que j’instaurais une atmosphère stricte.
« Yoo Jay, je ne plaisante pas maintenant. Tu crois que j’ai participé à cette émission avec une attitude tiède ? »
« Je le sais. Mais ! »
« Tu es dans ce milieu depuis des années, tu devrais le savoir. La diffusion n’est pas une blague. Tout le monde ici travaille dur pour gagner sa vie. Mais tu me dis de partir comme un enfant gâté ? Et mon agence qui m’a fait confiance et m’a envoyé là-bas ? Et les entreprises qui ont investi dans les coûts de production après avoir vu mon potentiel ? »
« …… »
« Et Do Yuda, qui a quitté le groupe régulier de SU Entertainment pour faire ses débuts avec moi ? Tout comme je l’ai fait pour toi à l’époque, j’ai la responsabilité de prendre soin de la vie de cet enfant. »
« Je ne voulais pas de ça. Pas au prix de nuire à ta santé comme ça… »
Son visage s’assombrit instantanément à l’évocation du passé.
‘D’accord, après le bâton vient la carotte.’(1)
« Oui, tu fais ça parce que tu veux m’aider. Je sais tout. Comment pourrais-je ne pas savoir ce que tu ressens ? »
« … Ouais », répondit Jay docilement.
En fait, c’est moi qui ai causé ce problème, mais la situation s’est déroulée comme si ce type avait fait quelque chose de mal.
‘Je suis vraiment un salaud !’
J’ai détendu les muscles de mon visage qui s’étaient crispés et j’ai souri doucement : « Je n’ai pas l’intention de rendre la vidéo publique. Cependant, cela ne veut pas dire que je vais laisser passer ça. J’essayais simplement de donner de la chair et de prendre les os. »
« De quoi parles-tu ? »
« L’audience de l’émission monte en flèche, mais un incident violent s’est produit. Ce serait une énorme perte pour la chaîne de télévision d’annuler l’émission maintenant, donc l’équipe de production voudrait naturellement me faire taire en premier. Mais je ne vais pas les laisser s’en tirer sans obtenir quelque chose en retour. »
« Qu’est-ce que l’équipe de production a fait de mal ? »
« Bien sûr qu’ils ont tort. Ils ont fait appel à quelqu’un qui a mauvaise réputation juste pour les audiences, alors pourquoi devraient-ils être pardonnés ? Ils devraient absolument être tenus responsables d’avoir fait quelque chose comme ça dans une émission pour enfants. C’est seulement parce que c’est moi que tout va bien. Si c’était n’importe quel autre enfant, à quel point auraient-ils peur ? »
« …Et si on révélait simplement tout ? »
« C’est absurde. Pourquoi voudrais-je devenir une idole qui fait pitié à tout le pays ? Au lieu de causer des ennuis, je devrais juste prendre tout ce que je peux. »
« Pourquoi tu n’arrêtes pas d’être une idole ? »
« Ne sois pas ridicule. Je n’ai pas d’autre moyen de vivre. Va discuter avec le PDG de l’agence Frick. Assure-toi qu’il ne puisse jamais revenir, ruine-le complètement. Je vais négocier avec l’équipe de production. »
La première condition pour négocier était de bien connaître sa valeur.
Survive IDOL, avec son format saisonnier, exploitait l’émission depuis plusieurs années et avait atteint une période de stagnation. Malgré tout, cette saison a fait encore plus de bruit que la première saison déjà légendaire. C’était vraiment un jackpot.
Ce n’est pas comme si l’équipe de production avait trouvé des éléments particulièrement nouveaux ou intéressants. La raison du succès de cette saison était simplement due à l’incroyable qualité des stars de la distribution.
Et le début de toutes ces vagues, c’était moi.
‘L’équipe de production ne me lâchera jamais. Couper un seul Frick est le strict minimum, et même si je demande plus, ils devront probablement s’y conformer.’
La pensée de ce qui allait arriver me mettait déjà l’eau à la bouche.
« Ça fait combien d’années ? Montrons-leur notre travail d’équipe. »
Alors que je me frottais les mains et me léchais les lèvres, Jay me regarda avec dégoût.
« Qu’est-ce que tu regardes ? Allons-y. »
‘Pour être précis, ce n’est pas vraiment du travail d’équipe. C’est juste moi qui donne des ordres à ce type. Puisqu’il semble désireux d’aider, ne devrais-je pas en profiter avec gratitude ?’
« Prêt, partez ! »
D’un cri joyeux, j’ai donné une forte poussée au derrière de Jay.
Note :
- La métaphore du bâton et de la carotte est un peu trop souvent utilisée. C’est une métaphore qui désigne l’utilisation d’une combinaison de récompense et de punition pour induire un comportement souhaité. Vous êtes récompensé pour certaines actions et menacé de punition pour d’autres. La carotte est donc la récompense et le bâton la punition.